Le raccordement au tout-à-l’égout est une étape essentielle dans la gestion des eaux usées d’un bâtiment. Être bien raccordé garantit l’évacuation efficace (et écologique) de ces eaux, tout en respectant les normes en vigueur.
Dans cet article, nous vous expliquons tout ce qu’il faut savoir sur le raccordement, de la réglementation à la gestion de votre budget pour que votre bien soit parfaitement raccordé.
Sommaire
TogglePourquoi se raccorder au tout-à-l’égout ?
Un fonctionnement économique et avantageux pour l’environnement
Le raccordement au tout-à-l’égout permet de traiter les eaux usées domestiques de manière centralisée, ce qui permet de réduire de manière significative la pollution des sols et des nappes phréatiques.
Par ailleurs, même si l’investissement initial pourrait vous paraître élevé, le raccordement au tout-à-l’égout, à terme, réduit tous vos coûts d’entretien par rapport à des systèmes plus autonomes.
Le respect des réglementations en vigueur
Si votre bâtiment n’est pas raccordé aux égouts, cela veut probablement dire qu’il n’y a pas de réseau d’assainissement dans la rue.
Dès lors que votre commune décide de réaliser des travaux dans la rue pour mettre en place le réseau d’assainissement collectif, vous êtes obligé de respecter la conformité et effectuer les travaux de raccordement.
À ce moment, vous recevez les documents explicatifs provenant de la mairie pour connaître les démarches à suivre afin de vous raccorder au réseau pendant les travaux, par votre entreprise et à votre charge.
Bon à savoir : il est certainement possible de vous arranger avec l’entreprise qui s’occupe de la voirie pour faire la tranchée dans votre terrain privé et d’y installer la conduite d’évacuation jusqu’au réseau public d’assainissement.
Le rôle des fosses septiques pour raccorder au tout-à-l’égout
Le fonctionnement des fosses septiques
Dans les zones rurales ou périphériques, les bâtiments ne sont pas toujours reliés directement au réseau public de collecte des eaux usées.
Dans ces cas, les fosses septiques jouent le rôle d’intermédiaire qui permet de traiter les eaux usées sur place avant leur évacuation vers des systèmes de traitement centralisés, lorsque le branchement devient possible.
Plus précisément, les eaux usées recueillies par les conduites de votre bien immobilier s’écoulent jusque dans la fosse septique, où les solides se séparent des liquides.
Certains solides, comme l’écume de savon ou la graisse, flottent dans le réservoir et forment une couche. Les solides plus lourds, comme les déchets générés par le corps humain ou la cuisine, s’installent au fond du réservoir sous forme de boues.
Les enzymes et les bactéries dans le réservoir digèrent ensuite les solides ou les boues. Les liquides restants s’écoulent du réservoir directement sur un terrain ou via un champ d’épandage où le sol filtre une nouvelle fois les eaux. En parallèle, les bactéries du sol continuent à digérer les polluants.
Quelles conditions pour mettre en place un champ d’épandage ?
Un champ d’épandage peut être très efficace dans un bon système de raccordement au tout-à-l’égout. Néanmoins, plusieurs conditions doivent être remplies pour qu’il puisse être effectif.
- La nature du sol : le sol doit être suffisamment perméable pour permettre l’infiltration des eaux usées. Les sols sableux ou limoneux sont idéaux car ils offrent une bonne capacité de drainage. À l’inverse, les sols argileux ne conviennent pas puisqu’ils sont trop imperméables.
- Le niveau de la nappe phréatique : il doit y avoir une distance suffisante entre le fond du champ d’épandage et le niveau de la nappe phréatique pour éviter toute contamination entre les différentes eaux. Généralement, nous préconisons une distance minimale d’un mètre.
- L’espace disponible : votre terrain doit être suffisamment grand pour accueillir le réseau de drains nécessaires à la dispersion des eaux usées. L’espace requis varie en fonction de la taille de la fosse septique et du volume d’eaux usées à traiter, mais vous aurez toujours besoin d’une surface assez importante.
- La topographie du terrain : il doit être relativement plat pour assurer une répartition uniforme des eaux usées. S’il y a des pentes abruptes, cela peut provoquer un ruissellement de surface qui est indésirable.
- La distance par rapport aux habitations : pour des raisons de sécurité sanitaire, le champ d’épandage doit être situé à une distance réglementaire des habitations, des puits et autres sources d’eau potable.
Quelle alternative au champ d’épandage ?
Si vous souhaitez mettre aux normes la fosse septique mais que vous n’avez pas les conditions requises de terrain pour installer un système avec un champ d’épandage, vous pouvez remplacer la fosse septique par une micro-station d’épuration.
C’est comme une station d’épuration collective, mais seulement pour votre bien immobilier.
L’eau en ressort complètement traitée et peut être évacuée directement dans une rivière, avec l’autorisation de la mairie.
Attention : le système est efficace au niveau du traitement de l’eau mais c’est aussi le plus cher. Cependant, si votre terrain est trop petit, vous serez obligé d’utiliser ce système. Ayez donc cet élément à l’esprit au moment d’acheter un bien immobilier !
Tous les travaux de raccordement au tout-à-l’égout
Vous l’avez compris, le système de raccordement au tout-à-l’égout est primordial et c’est un des éléments que vous devez prendre en considération au moment d’acheter un bien immobilier.
Pour vous aider un peu plus, nous vous listons ci-dessous les travaux les plus fréquents en matière de raccordement au tout-à-l’égout. Pour chaque type de travaux, nous vous donnons une fourchette de prix qui peut varier en fonction du nombre de personnes et d’appartements.
Néanmoins, cela vous donnera un premier ordre d’idées quant aux tarifs de ces différentes opérations.
La mise aux normes de la fosse septique par un système à champ d’épandage
Nous l’avons déjà évoqué, si une fosse septique n’est pas aux normes et qu’il n’y a pas de réseau d’assainissement dans la rue, il faut mettre en place un système à champ d’épandage.
C’est une opération particulièrement coûteuse puisqu’elle peut s’élever jusqu’à 10 000 euros voire plus. C’est donc un élément majeur à prendre en compte au moment de soumettre une offre pour un bien immobilier qui requiert de tels travaux.
La mise aux normes de la fosse septique par un système de micro-station
Si vous ne possédez pas la surface de terrain nécessaire à l’installation d’un système à champ d’épandage, il vous faut installer un système d’assainissement individuel appelé micro-station.
C’est une opération qui peut être encore plus coûteuse puisqu’elle peut avoisiner les 15 000 euros.
Le raccordement à l’assainissement collectif
S’il y a un réseau collectif dans la voirie, vous êtes obligé de vous y raccorder.
Pour cela, il faut considérer la longueur de la tranchée à faire entre l’immeuble et la voie publique.
Important : la tranchée comprend l’ouverture du sol, la mise en place de la conduite d’évacuation, le rebouchage et le raccord sur le réseau collectif.
Pour cette opération, il faut compter 250 euros par mètre linéaire de tranchée, plus une taxe de raccordement au réseau public à payer auprès de la mairie (à hauteur de 1 000 euros), plus la condamnation de l’ancienne fosse septique (500 euros).
Faire une tranchée pour la VRD (voirie et réseaux divers)
Ce type de tranchée est utilisé pour installer divers réseaux (eau, électricité et internet) lorsqu’un bâtiment doit être connecté à ces services.
Vous devez compter 300 euros par mètre linéaire de tranchée.
Cela comprend également l’ouverture du sol, la mise en place d’une alimentation d’eau, d’une grosse gaine pour l’alimentation en Basse Tension, la mise en place de trois petites gaines vertes pour le courant faible et, enfin, le rebouchage.
Faire une tranchée intérieure pour la mise en œuvre d’une canalisation d’évacuation
Ce type de tranchée est utilisé lorsqu’il n’y a pas de cave et qu’il faut traverser le bâtiment pour aller à l’extérieur ou se piquer sur une conduite allant à l’extérieur.
Pour ce faire, comptez 200 euros par mètre linéaire de tranchée. Ce qui comprend le sciage de la dalle, la démolition, l’évacuation des débris, la mise en place d’une conduite en diamètre 100 mm et le bétonnage de la fouille.
Les astuces pour un raccordement au tout à l’égout moins coûteux
Pour que votre investissement soit moins conséquent, voici nos trois meilleures astuces économiques pour réduire le prix du raccordement.
Astuce n°1 : Rassembler les VRD et l’assainissement dans la même tranchée
Lorsque vous devez creuser une tranchée pour les travaux de Voirie et Réseaux Divers (VRD) et pour l’assainissement, essayez d’intégrer toutes les conduites dans la même tranchée.
En regroupant ces travaux, vous réduisez le nombre d’interventions et vous économisez donc sur les coûts de terrassement, de main-d’œuvre et de matériaux.
Astuce n°2 : Optimiser le passage des conduites d’eau usée
Pour minimiser le besoin de creuser des tranchées supplémentaires, faites passer la conduite d’eau usée par le plafond de la cave. Cette méthode signifie moins de tranchées à creuser donc moins de dépenses en excavation et en réhabilitation du terrain.
Exemple : Si la conduite d’eau usée était initialement dirigée vers le jardin pour une fosse septique, il est souvent possible de la rediriger vers la rue en passant par le plafond de la cave. Cette modification est généralement peu coûteuse (quelques centaines d’euros) et ne nécessite qu’un carottage pour traverser le mur (environ 300 euros).
Astuce n°3 : Faire jouer la concurrence entre les prestataires
Les prix des travaux de raccordement peuvent varier considérablement d’un prestataire à l’autre. Nous avons déjà constaté des différences de prix pouvant atteindre 150 euros par mètre linéaire de tranchée entre deux prestataires !
Imaginez donc pour 10 ou 20 mètres de tranchée, le gap des deux sommes peut être énorme ! N’hésitez donc pas à faire plusieurs devis et à comparer les tarifs.